Poursuivant leur travail sur le duo, les chorégraphes Martine JAUSSEN et Abdennour BELALIT créaient en 2009 deux formes courtes, « Swingin’Savate » et ZIG-ZAG, présentées au Festival d’Avignon l’année suivante. Dans la lignée de leurs créations au sein de leur Cie ALEXANDRA N’POSSEE, au plus près d’une danse hip-hop ouverte et énergique, la deuxième pièce s’inventait autour d’un simple banc public placé en milieu de scène, et articulant tous les déplacements des danseurs. Entre théâtralisation et mise en mouvement de la fiction, il devient à la fois espace de rencontre et de rejet, d’errance solitaire et de retrouvaille pour cette famille qui essaye de se reconstruire. Confronté à l’image d’un père SDF, le jeune danseur (Laurent Kong a Siou) cherche le dialogue, se construit, grandit, sans que l’on sache exactement si les deux partenaires sont frères, amis ou parents.
Toujours très attentif aux rythmes et à l’illustration musicale, le danseur et chorégraphe Abdennour BELALIT matérialise dans ZIG-ZAG une danse énergique et pleine d’humanité, souvent burlesque, mais toujours éminemment poétique. Venu de la rue et des battles hip-hop, il a peu à peu rassemblé dans cet espace de liberté qu’est la scène, théâtre, musique et influence de chorégraphes comme Merce Cunningham qu’il a suivi en atelier. Au plus près de l’émotion, dans une virtuosité qui utilise la rage et la frustration pour les transformer en mouvement, ZIG-ZAG est un petit bijou de danse tendrement viril où les codes chorégraphiques bougent et se déplacent, emmenant très loin l’univers du hip-hop contemporain.