Après « Le temps du voyage » (2006) et « À l’ombre de… » (2009), VÉRÉNA VELVET marque le retour des magnifiques déambulations poétiques de notre complice Camille Perreau. Poursuivant son travail sur l’utilisation des univers sonores (les spectateurs sont à nouveau équipés de casques audio) et ses interventions plastiques et scénographiques dans l’espace public, le spectacle aborde cette fois le thème de la « fiction » en la transposant dans la « rue », comme espace de jeu et de représentation. Écrite avec Chantal Joblon (de la compagnie Opus), l’histoire mêle en déambulation et jeu de piste en quinze étapes, dans des lieux choisis en repérage à Laillé, le temps, le passé familial et les souvenirs et vie de deux femmes. Il y deux VÉRÉNA VELVET, la jeune, baptisée comme la sœur de sa grand-mère, et la plus âgée, qui a disparu à vingt ans pour aller vivre une autre vie, loin des conventions de son milieu. Le mystère et l’incompréhension flotte dans la famille, dans ce fantôme de la tante rebelle. Mais Véréna la jeune a enfin retrouvé Véréna la vieille. Au fil d’une promenade qui les réunit toutes les deux, dans un voyage sonore revisitant le temps, les spectateurs cheminent du commun à l’extraordinaire, du quotidien au sensible, du flagrant au subtil, du très réel à des scènes imaginaires ou surréalistes, captant ces « ondes latentes » de ce qui a eu lieu dans un passé plus ou moins lointain. Là où ils se trouvent, ils l’entendent. Sur le fil de cette promenade intime dans un Laillé transfiguré, Véréna jeune va combler les espaces vides de son histoire à elle et tenter de mieux remplir son avenir. Chaque spectateur va à son rythme, avec ce casque qui fonctionne comme une interface entre le présent et la fiction, découvrant les rebondissements subtils et les surprises de cette parole croisée de deux femmes éponymes, mais si différentes.