Dans la catégorie des agités du bocal, ce spécimen mérite un examen particulier. Producteur et musicien multicartes, Franck Dadure (The Fakir) souffre d’un trouble dont on ne cherchera surtout pas à le guérir : il a l’identité baladeuse. Fermement affirmée, mais refusant de s’embourber dans un quelconque pré carré, elle file ventre à terre d’une idée à une autre, dresse avec virtuosité l’éloge de l’esprit d’escalier et du ricochet sonore. Electronica, groove moyenoriental, free, musique concrète ou psychédélique… De ces étiquettes, cet iconoclaste fait un nuage de confettis, sous lequel son charivari, véritable fête pour les têtes en vrac et les jambes qui ne tiennent pas en place, peut battre son plein. Soufflant dans les bronches des puristes, sa clarinette turque électrifiée et son sax soprano déposent des vérités neuves dans l’oreille des amateurs d’inouï. Et ses machines et instruments trafiqués achèvent de transformer ses tourneries en odes au désordre. On l’aura compris, The Fakir fait mieux que donner des concerts : il commet d’enivrantes atteintes aux moeurs musicales et à l’ordre poétique.
BIOGRAPHIE
Originaire du Cotentin, Franck Dadure s’est d’abord illustré dans l’électroacoustique et l’expérimental sous le pseudonyme d’Antenne en Fer, avant de se tourner vers une esthétique brassant et combinant plus largement toutes ses influences. Enregistré avec le concours d’un batteur, d’un tromboniste, d’un DJ, d’un joueur de oud et d’une figure du spoken word, son dernier album, “Mélodies Lunatiques”, est sorti en avril 2012 sous l’enseigne du label Signatures de Radio France.
DISTRIBUTION
Franck Dadure : clarinette turque, sax soprano, Theremin-Tour-Eiffel, senza-fuzz, claviers, machines…