Vers la fin des années 1990, le trublion à basse et voix aiguë David Bartholomé était l’un des fers de lance de cette vague de groupe « made in Belgium » qui, après la comète Deus, continuait à bousculer le rock européen. Au côté des Venus, Zita Swoon, Ghinzu, Dead Man Ray, Girls in Hawaii et autre Hollywood Porn Stars, son Sharko bâtissait une musique jouissive qui livra sept albums pop inventifs et excentriques. L’an passé, il revenait avec Hometour Acoustic Woaw, best of acoustique de quatorze chansons réorchestrées, avec une tournée en solo chez l’habitant. C’est donc seul avec sa guitare et sa voix que Sharko revient à Rennes pour notre plus grand plaisir.

On ne saura sans doute jamais pourquoi Sharko n’a finalement pas obtenu le succès que sa voix, ses chansons à tiroirs et son charisme scénique lui assuraient. Mais ses sept albums, en groupe ou en solo (Cosmic Woo Woo en 2011), lui ont assuré une place à part en Belgique et en France, avec un public fidèle qui le suit depuis bientôt vingt ans. Personnalité exubérante et attachante, dotée d’un solide humour et d’un grand sens de l’auto-dérision, David Bartholomé publiait, en 2009, un recueil de son journal tenu sur le site officiel du groupe, profitant de l’escapade pour assurer un hiatus musical de sept années.

À la suite de la sortie de You Don’t Have To Worry (2016), il prend ses distances avec la promotion traditionnelle et tous les intermédiaires du business musical, décidant de défendre lui-même ses chansons en acoustique dans des concerts chez l’habitant. Rassuré par ce succès en décalage, il enregistre aussitôt Hometour Acoustic Woaw (2017), recueil de quatorze chansons de Sharko réarrangées et réorchestrées pour des versions acoustiques. Il a, depuis, repris cette tournée à domicile, seul avec sa guitare et sa voix. Une autre façon de redécouvrir les tubes et les morceaux plus obscurs de ce groupe majeur de la prolixe scène rock francophone belge et un artiste touchant et foncièrement honnête.