ANiiMA. Étymologiquement, c’est un « souffle ». Pour la philosophie médiévale, il s’agit d’un niveau intermédiaire de l’âme ; pour Jung, du principe féminin de l’homme lié aux sentiments et aux affects. Bon.
Une fois cette introduction posée, une question demeure : que devient cette Anima quand elle prend deux « i » ? Une performance musicale et audiovisuelle immersive singulière. Sur scène : trois musiciens vidéastes, de grandes surfaces de projection, des contrôleurs vidéo, une foule d’instruments. Ce dispositif scénique ouvert donne à voir la façon dont sont générées matières visuelles et sonores.
De superpositions psychédéliques intenses en séquences intimistes, un univers mouvant s’élabore à partir d’archives visuelles familiales (celles des trois artistes) courant sur plusieurs générations : de l’anodin, de petits riens du quotidien qui disent le temps qui passe, le temps qui reste. Une « poésie du rien », quelque chose d’évanescent mais de têtu comme un souvenir qui, longtemps englouti, resurgit, jaillit et résonne. Comme un second souffle.