Dans la philosophie hindouiste, « moksha » signifie émancipation, libération, réalisation de soi, éveil… Un anagramme facile pour résumer le parcours de ce Franco-norvégien qui trace, depuis 2012, une voie personnelle en partant des racines du blues américain et de la tradition folk, pour baguenauder du côté des années 70 et de quelques grooves funky. Il y a des bouts du Allman Brothers Band ou du Derek Trucks Band dans cette façon de saisir à bras le corps le passé pour le faire danser, du Bjørn Berge pour saluer le nord de l’Europe, du Ben Harper et du Ray Lamontagne pour cette voix pleine de soul pour créer « une invitation à un voyage dans les profondeurs de notre âme ».

Adepte, en France, des nombreux festivals de blues que comptent le pays, Stene Moshka dépasse pourtant de beaucoup cette seule grammaire, en solo avec ses chansons ancrées dans le folk, et en groupe, avec un désir affirmé de muscler le propos en lorgnant du côté du sud des États-Unis et d’un son plus rock’n roll. Planté dans sa présence scénique et avec sa voix exceptionnelle, il joue en live de ses pédales de looper et du grain de sa guitare acoustique pour bâtir un véritable orchestre minimal dans un show intimiste, original et envoûtant. Une musique de baladin folk qui semble se jouer des contraintes, des époques et des styles pour bâtir sa propre légende.