Au commencement, Métamorphées était une affaire personnelle : la photographe Anne-Cécile Esteve s’amusait à photographier, au saut du lit, les amis et la famille de passage chez elle. Exercice souvent complexe, parfois impossible, réalise-t-elle.
Puis vient l’idée de transformer cet exercice en travail photographique sur le rapport à l’image de soi à travers la phase de réveil, de saisir des visages « hors contrôle », ceux-là même qu’on ne dévoile que dans la sphère intime.
Des portraits en noir et blanc, sur fond noir, une lumière de studio, ces visages pleins de sommeil méritent la même attention que les glamoureux portraits Harcourt.
Des proches de la photographe, des inconnus aussi se prennent au jeu. Anne-Cécile Esteve dort chez eux ou les accueille chez elle. Avant la nuit, elle monte son studio photo, cale la lumière pour que dès le matin, la phase de réveil opère immédiatement devant son objectif.
Ce qu’elle effleure avec Métamorphées est de l’ordre de l’intime : ce passage très bref d’un état de conscience à un autre, au cours duquel l’esprit n’a plus de contrôle. Le corps s’exprime, se contorsionne, les mains touchent, frottent, caressent. C’est une métamorphose, une mue au sortir de la phase paradoxale.
Témoin de ce moment fugace, Anne-Cécile Esteve tente de toucher, du bout des doigts, un peu de cette grâce fragile qui sommeille en chacun de nous.
BIOGRAPHIE
Née en 1976, Anne-Cécile Esteve découvre la photographie à l’adolescence, prenant ses amis en photo et s’initiant à la chambre noire, des heures durant, dans la cave de ses parents. Cette passion ne la quittera plus et, quelques années plus tard, poussera cette autodidacte à apprendre le métier auprès d’un portraitiste de studio.
La vie l’emmène en Indonésie et son travail s’oriente vers une photo humaniste au service d’organisations de développement et de défense des droits humains. La vidéo vient compléter son savoir-faire afin de pouvoir raconter autrement.
Le travail personnel d’Anne-Cécile Esteve, aujourd’hui de retour en France, tourne essentiellement autour de femmes et d’hommes au chemin de vie singulier. Elle prend à cœur de (leur) montrer leur beauté, met en valeur leurs fragilités pour en extraire leur force.
Photographier les gens est, pour elle, un travail d’écoute mais avant tout un prétexte à la rencontre humaine.
Depuis 2020, Les Tombées de la Nuit accompagnement la photographe dans la construction de son projet Métamorphées ou l’éloge de l’aube.
Les Tombées accompagnent ce projet
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– Apport Financier en production.
– Échanges réguliers avec l’artiste, notamment pour la prise de contact avec les habitants et sur l’aspect « espace public » de son exposition.