Relire à la lumière du piano classique des thèmes de Massive Attack, Depeche Mode, Pixies, Moby… Sur le papier, l’approche ressemble à un énième exercice de style décalé. Dès Modern Rhapsodies (2005), Maxence Cyrin lui a donné les accents d’un manifeste personnel. D’un côté, le Français refuse toute séparation des goûts – logique, venant d’un homme formé au Conservatoire et amateur de sons new-wave et electro. De l’autre, il dresse le constat que la pop a suffisamment nourri la mémoire collective pour être considérée comme un classique de la modernité. A l’œuvre dans ses propres pièces (Nocturnes) comme dans son travail pour le cinéma ou la mode, ce regard qui réconcilie l’actualité et l’Histoire compose aussi chez Cyrin un bel éloge du détachement : c’est ainsi, semble-t-il nous souffler, en prenant de la hauteur, qu’on arrive à se baigner dans l’essence même de la musique.