L’artiste pluridisciplinaire italien installé à Bruxelles nous arrive en création pour une performance in situ qui poursuit son magnifique travail de recherche entre danse, théâtre et cirque. Pour LA COSA, Claudio Stellato nous a simplement demandé un espace de jeu, quelques jours de recherche aux Étangs d’Apigné et… trois stères de bois (soit l’équivalent de trois mètres cube). Difficile d’en dire plus, autrement qu’en se référant à son fascinant premier spectacle en solo, « L’autre » (2011), fruit de trois années de recherche sur le corps et l’objet, qui nous plongeait dans un univers étrange fait de mécanismes et de mouvements, « cherchant l’imperturbabilité dans le chaos » dans une fascinante scénographie qui mêlait danse, théâtre, contorsion et prestidigitation. Avec « Ritual », version de travail en performance qui annonçait LA COSA, on voyait son corps dansant surgir de terre. « Mes recherches ont pour point de départ le corps, explique-t-il. Je m’entraîne très longtemps sur des exercices purement physiques et d’autres très théâtraux. La seule chose qu’on puisse trouver dans mes créations est l’utilisation du corps pour raconter ». À partir de séquences rituelles quo­ti­diennes, banales, tri­viales, Claudio Stellato travaille sur la répétition jusqu’au non-sens, brisant les chaînes et les tabous au fil d’heures d’improvisations et d’immersions corporelles qui donnent peu à peu forme à sa recherche sensitive. Au milieu de ses bûches, travaillant à nouveau autour des notions de disparition et d’apparition, escamotant les frontières entre corps humain et matière naturelle, révélant les possibles d’une chorégraphie de la contorsion nourrie à la pratique des disciplines circassienne, Claudio Stellato balise un parcours artistique unique. Tour à tour et en même temps acrobate, danseur, performeur, acteur, magicien, plasticien et scénographe, il repousse les frontières du genre dans cette tentative organique et sensuelle de mêler l’art du corps en mouvement aux matériaux naturels.