En avril 2021, pendant le deuxième confinement, comme une respiration au milieu des enregistrements quotidiens qui l’occupent, il se lance un pari en contrainte stylistique : écrire et enregistrer dans l’urgence ses propres « country songs ». Soit douze chansons originales « home made » sur son huit pistes, avec multiples cordes (guitares, mandoline, basse, banjo), piano et voix, auxquels il ajoutera des batteries (Manu Masko, Gaël Desbois) et quelques trompettes (Mickaël Plihon). Pour sauvegarder le fragile équilibre, rien ne bougera de ces prises originales, mixées par Éric Orthuon qui prend en charge la production de ce drôle de disque domestique et artisanal.

On entend en filigrane les figures tutélaires d’Hank Williams et de Gram Parsons, mais aussi Bob Dylan, Tom Petty et Lennon et McCartney, parce qu’il lui est toujours difficile d’y échapper. L’album est donc, dans les frontières et les marges, plus dans le giron du folk-rock que dans la stricte tradition du stetson. Mais qu’importe, il s’appellera fièrement Country Code (l’indicatif des pays pour les appel téléphoniques longue distance) parce que l’esprit est là, dans ces licks de guitare, ces trouvailles harmoniques et ce songwriting têtu. Un disque solaire et lumineux avec des chansons semblant exister depuis longtemps et une voix douce qui vous chuchote à l’oreille, dans cette forme de classicisme et d’élégance à l’ancienne qui ne s’invente pas.