Une mini-piste avec au centre, une barre de pole dance tout en brillance et un mât chinois, quelques accessoires, du maquillage et un corps en action… À partir de ce dispositif scénique simple, Juglair poursuit son exploration de la question du « genre », sujet qu’elle avait déjà abordé dans son premier solo, Diktat, et dans Plastic Platon, créé avec Julien Fanthou. Sur les musiques jouées en direct par Lucas Barbier, elle va enchaîner les transformations, de drag queens à drag kings, cheminant à travers les stéréotypes entre burlesque et dérision, dans un mélange des sexes à en perdre son féminin et son masculin.

Partant de sa propre expérience, de l’enfance à sa pratique en tant que femme de la spécialité circassienne très masculine du mât chinois, elle bâtit un spectacle mêlant interrogations existentielles et multiples théories du genre, au milieu d’incroyables prouesses d’équilibre, de technicité et de puissance. Au-delà de toutes règles, au-delà des codes, dans cet univers loufoque et déjanté, Juglair utilise tous les registres à sa disposition (intime, clownesque, chant, acrobatie) pour dynamiter les représentations genrées et se jouer de nos conditionnements. Jouant à la fois le « freak » et le montreur de « freaks », dans la tradition des monstres du cirque d’autrefois, Dicklove distille une incroyable énergie et s’affirme comme une ode vibrante à la liberté. Une performance jubilatoire, singulière et pleine d’humour, qui fait bouger nos regards.