Dans la jungle imaginaire et iconoclaste de ces quatre Lions angevins totalement secoués, entre un dobro bien électrifié, un saxophone, un trombone, des percussions (dhol, tasha), des cris, des hurlements et des feulements, on croisera au hasard Luis Mariano, Purcell, Tom Waits, Nusrat Fateh Ali Kahn, Mozart ou King Krule. À mi-chemin et à la croisée de la fanfare, du théâtre de rue, du rock, du free-jazz naïf et de la world bigarrée, le quartet défouraille une musique tribale à très fort potentiel de transe.
Avec leurs gueules étudiées de repris de justesse et leurs harmonies travaillées, entre harangue et close up musical, blues électrique et afro-beat psychédélique, pop brut et groove soufi, ces Lions pour des lions ne refusent aucun mélange à priori. Un ping-pong permanent des contrastes et des contraires, entre déclamatoire et comptine, improvisation punk et martellements furieux, donnant forme à un monde tribal et trippant.
Puissants et incantatoires, les onze titres de leur frénétique premier album Derviche Safari (chez Maaula Records) ne montrent qu’une facette de leur travail. En formation de rue, la maîtrise de Babette Hérault, Freddy Boisliveau, Boochon et Cédric Maurel prouve qu’ils ne sont pas des félins de la dernière mousson. De Jo Bithume, Monofocus, Tamikrest, Lo’Jo, aux Grooms ou Dirty Hands, les quatre musiciens ont chacun traversé bien des aventures pour nourrir et mûrir cette grande cérémonie païenne à la gloire de la transe collective et de la musique qui fait du bien. Un coup à se jeter dans la fosse aux lions.
BIOGRAPHIE
Le parcours des quatre angevins de Des Lions pour des Lions parle de lui même. Elisabeth Hérault a collaboré avec Jo Bithume, Lo Jo, la compagnie Nomorpa et joue également dans La Tribu des Femmes et Zaro. Cédric « Momo » Maurel est batteur et claviériste de Tamikrest et a joué avec Jo Bithume, Dhols of Jaipur et Bell Oeil. Alain « Bouchon » Lardeux a été bassiste au sein de Dirty Hands, avant une carrière solo. Freddy Boisliveau œuvrait au sein de la compagnie 2 Rien Merci, de Monofocus et de Minifocus, des formations qui souvent accueillies aux Tombées de la Nuit. Entre musique et théâtre, la quartet a mûri sa pratique et ses influences avant de les mêler dans ce « super groupe » de scène et de rue, bariolé, iconoclaste, organique et parfaitement organisé. Leur premier album Derviche Safari (chez Maaula Records), onze titres capturant l’essence de cette musique de transe acoustique, mêle les influences de The Ex, Fela, Konono#1, Sepultura, Tom Waits et L’Orchestre Tout-Puissant Marcel Duchamp, dans un passionnant et foutraque voyage, rock par essence et dansant par nécessité.