Créé en 2009 par les artistes belges Benjamin Vandewalle et Erki De Vries, la première performance Birdwatching installait les spectateurs sur une plateforme mobile qui devenait l’objet même de la chorégraphie. Toujours fasciné par la notion de perception, le danseur chorégraphe anversois prolongeait quatre ans plus tard l’expérimentation en développant un caisson d’observation mobile, le Birdwatching 4×4, fonctionnant sur le mode d’une chambre photographique. L’installation ressemble à un bus magique, un observatoire déambulatoire en forme de boîte à images, qui transporte le spectateur en chorégraphiant une trajectoire à travers les rues de la ville. Cadrant la scène en mouvement comme une caméra, le dispositif contraint l’œil du spectateur à recomposer le territoire avec ses propres visions, où s’incruste les interventions des quatre danseurs.

Artistes, ville et spectateurs entrent et sortent de l’image, dans un flux qui semble aléatoire, tandis que se mélangent réalité quotidienne et réalité mise en scène. Grâce à un jeu de miroir, comme à travers une lentille de caméra, le paysage quotidien devient un terrain d’expérimentation pour des perspectives, des angles de vue, des fragments de vision et les mouvements inattendus des danseurs. Ce voyage chorégraphique expérimental redessine peu à peu la réalité, nous fait perdre nos repères de perspectives pour mieux explorer notre relation au sensible. Un classique de Benjamin Vandewalle qui n’en finit pas de nous faire voyager.