Alors que l’instrument de musique ne vibre et ne résonne plus par la faute du temps, de l’usure ou de l’oubli, Mathieu Desailly, Vincent Gadras et David Chalmin interviennent pour lui redonner vie sous la forme d’une sculpture mécanique instrumentale en mouvement. Démontées, puis remontées, les pièces de bois et de métal issues des instruments se transforment en d’étranges et magnifiques créatures animales sonores animées, aux formes inspirées de la famille des arthropodes (du grec arthron « articulation » et podos « pied »). Insectes, crustacés, trilobites et autres arachnides, apparaissent ainsi sous les doigts d’orfèvre des artistes-sculpteurs-musiciens, livrant au regard leurs articulations et excroissances, comme la matière des instruments qu’ils furent. Les mécanismes s’animent, en micro-déplacements, vibrations, ondulations, ouvertures et fermetures, livrant une partition musicale spécialement composée pour chaque sculpture et les instruments utilisés pour sa fabrication. La métamorphose matérielle se double d’une renaissance sonore, s’imbriquant aléatoirement dans l’ensemble de l’orchestration du BESTIAIRE UTOPIQUE. Après la réalisation de six pièces, le trio expose son extraordinaire collection naturaliste, plastique et musicale en résidence à l’Hôtel Pasteur où nous assisterons à la réalisation in situ d’une septième pièce en performance…