Nouvelle parenthèse chorégraphique de Jordi Galí au cœur de Rennes, cette structure de six étages va s’ériger lentement depuis le sol jusqu’à atteindre quinze mètres de hauteur. L’image d’un grand arbre, avec ses feuillages, rameaux, ramilles et branches, a constitué la base de cette suspension temporelle en mouvement qui semble flotter dans l’air, sans tronc ni racines. Chaque étage, monté par cycle successif, est constitué de trois éléments rigides de quatre mètres de long, reliés entre eux par un complexe système filaire manipulé par six danseurs depuis le sol. Le temps du spectacle correspond à l’apparition puis à la disparition, dans un souffle, une respiration (« anima » en latin), de cette structure monumentale.

Elle est basée sur le concept architectural de la « tenségrité », faculté d’une construction à se stabiliser par le jeu de force des tensions et compressions qui se répartissent et s’équilibrent. Belle métaphore politique que cette société solidaire capable de générer sa propre stabilité à partir de forces contradictoires… Après dix années de spectacles silencieux, Jordi Galí intègre à cette nouvelle création les cornemuses d’Erwan Keravec et de Mickaël Cozien. À Rennes, c’est le biniou de Tangui Le Cras (notamment réalisateur du documentaire Je ne veux pas être paysan) qui sonnera aux côtés d’Erwan Keravec. Un souffle de Bretagne qui accompagnera l’élévation de cet impressionnant organisme en mouvement.