Depuis trente ans, à grand coups d’installations, de performances et de vidéos, Jeremy Deller s’est forgé une place particulière dans l’art contemporain britannique : lauréat du prestigieux Prix Turner (2004), représentant de son pays à la Biennale internationale d’art contemporain de Venise (2013), etc. Dans ses œuvres, il interroge les cultures populaires et les contre-cultures, avec un discours socio-politique très assumé et un goût certain pour la musique. En 1997, sa première œuvre de poids est Acid Brass, projet farfelu et collaboratif entre lui-même, le Williams Fairey Brass Band et l’arrangeur Rodney Newton, autour de l’acid house et de la techno de Detroit. Newton va écrire une dizaine de partitions de reprises de morceaux cultes (A guy called Gerald, 808 State, Derrik May, KLF…) pour les vingt-cinq musiciens de la fanfare traditionnelle de Stockport, dans la grande banlieue de Manchester. Soit une incroyable combinaison du monde interlope de la nuit des années 1990 et de la tradition des orchestres populaires cuivrés anglais. Cette version originelle va être recréée aux Tombées de la Nuit avec dix musiciens de la ville s’appropriant des partitions écrites pour deux fois plus d’instruments et l’une des fanfares traditionnelles les plus célèbres du Royaume-Uni… Et retrouver, à Rennes, le choc initial de cette incroyable fusion musicale provoquée par Jeremy Deller !