40 ans après le match France-Allemagne de la Coupe du monde de football 1982 dont il s’inspire, et trois ans après ce qui devait être la première représentation au Roazhon Park, Le Cauchemar de Séville est de retour ! Pour faire revivre la mythique demi-finale, l’artiste suisse Massimo Furlan invente cette « tragédie en deux actes avec prolongations » qui sera présentée sur la pelouse du Roazhon Park avec quatorze habitantes et habitants-complices et les deux commentateurs, Vincent Simonneaux et Cyrille L’Helgoualch. Cette aventure théâtrale implicative rejouera méticuleusement, sans ballon et sans adversaires, les mouvements, les actions et les drames de cette chorégraphie sportive à la dramaturgie exceptionnelle.
— Mercredi 11 mai 2022 —
DERNIÈRE LIGNE DROITE ET DERNIÈRES NOUVELLES
Je suis tombé amoureux du football, comme plus tard je m’éprendrai des femmes, d’une manière soudaine, mystérieuse, aveugle, sans me soucier des chagrins et désordres que cette passion me causerait.
Carton Jaune, Nick Hornby, 1992.
Mercredi 27 avril, les joueurs et joueuses du Cauchemar de Séville ainsi que l’équipe des Tombées de la Nuit se sont retrouvés au Roazhon Park pour une visite des lieux menée par Antoine Biard, directeur de la communication du Stade Rennais F.C.
Du terrain aux vestiaires en passant par les différents espaces qui seront investis le 17 mai, la visite fut agréable et particulièrement fructueuse, donnant à notre équipe de France toute la mesure du lieu. Et quel lieu !
Du côté de l’équipe sur le terrain, un dernier rebondissement nous force à en modifier le casting. Magali qui devait incarner Patrick Battiston et qui était présente depuis le début de l’aventure en 2019, est blessée et a malheureusement dû déclarer forfait à quelques semaines du Jour J. Elle est remplacée au pied levé par Hajar qui entre à présent dans la peau d’un personnage central de cette tragédie en deux actes, et à qui nous souhaitons la bienvenue dans Le Cauchemar !
Dernière nouvelle, à l’heure où nous écrivons ces lignes : Paloma vient tout juste de s’entretenir avec son « personnage », le gardien de but de l’équipe de France de 1982, Jean-Luc Ettori, pour un article prochain du journal Le Parisien.
Quant à nous, il ne nous reste désormais qu’à vous souhaiter un beau spectacle ce mardi 17 mai au Roazhon Park. Quel que soit le résultat du match… laissons-nous porter par la performance, embrassons cette aventure humaine, rêvons, comme le dira plus tard Michel Hidalgo, d’un « football souriant. Du sourire et de la création. »
Chères joueuses, chers joueurs du Cauchemar de Séville, à vous les studios.
— Jeudi 28 avril 2022 —
L’IMAGE ET LE SON : RETOUR SUR LA RÉPÉTITION GÉNÉRALE DU CAUCHEMAR DE SÉVILLE
Les Anglais ont inventé le foot, les Français l’ont organisé, les Italiens le mettent en scène.
Eric Cantona
Au stade de La Bellangerais, jeudi 7 avril, un air de dernière ligne droite se faisait sentir. Tous les participants à l’aventure du Cauchemar de Séville, toutes les équipes étaient réunies pour présenter cette répétition générale dans les conditions du réel.
> Le CREA – Université Rennes 2 assurait la réalisation du signal dans les oreillettes des joueurs. Chaque habitante et habitant-complice aura, pendant toute la durée de la performance, une oreillette émettant son conducteur personnel, enregistré au préalable par chaque joueur (avec la chorégraphie du joueur qu’il incarne, ses positions et gestes techniques), ainsi que le conducteur général, instructions enregistrées par Massimo Furlan à l’adresse des joueurs. Le jour J, le CREA sera également en charge de la captation de la performance.
> L’entreprise UHF testait, quant à elle, le bon fonctionnement du matériel de réception et de diffusion HF (oreillettes des joueurs et talkie-walkie des équipes techniques).
> Canal B venait tester l’émetteur radio, la fréquence temporaire FM créée pour la performance puisque le jour J, le public sera équipé de postes de radio avec lesquels il pourra écouter les commentaires de Vincent Simonneaux et Cyrille L’Helgoualch.
> D’ailleurs, nos deux commentateurs, le journaliste sportif à TVR 35 et l’ancien défenseur du Stade Rennais, étaient également présents dans les tribunes, équipés d’un moniteur retransmettant le match original et qui sera leur guide pendant toute la performance. Ce soir-là, il s’agissait de tester la synchronisation de leurs commentaires par rapport à la performance sur le terrain.
> Serge Steyer et son équipe ont, quant à eux, continué le tournage de leur documentaire (produit par les Films de la Pluie et Anafilms pour France 3 Bretagne, les télévisions locales de Bretagne et la case nationale de France 3 – L’Heure D) qui suit les joueurs et les joueuses du Cauchemar depuis le début de l’aventure. Le film sera diffusé sur France 3 Nationale en juillet prochain.
Étaient également présents Antoine Biard, directeur de la communication au Stade Rennais F.C. ainsi que toute l’équipe des Tombées de la Nuit.
Ce soir-là, le projet a pris vie. Ce ballet imparfait, entre rigueur et déséquilibre (et avec une bonne dose d’humour), a pris sens et révélé ses contours, sur la pelouse et en coulisses. Après deux ans et demi de préparation et d’attente, nous entrevoyons enfin ce que sera réellement la performance au Roazhon Park.
Et pour l’anecdote : alors que les hymnes français et allemand retentissaient sur La Bellangerais et jusqu’au terrain de pétanque voisin, nous recevions la visite d’une femme intriguée par notre évènement. Quelle surprise de découvrir qu’il s’agissait de Lucie Ettori, sœur du gardien de but de Séville 82, Jean-Luc Ettori.
— Jeudi 24 mars 2022 —
LA FIN DU CAUCHEMAR DU CAUCHEMAR
Socrate a marqué ! Les Grecs deviennent fous ! Les Allemands contestent ! Hegel affirme que la réalité est simplement un a priori auxiliaire à l’éthique non naturaliste, Kant invoque un impératif imaginaire, et Marx crie au hors-jeu.
Les Monty Python, Philosophers’ Football Match (Match de football pour philosophes), 1972
Nul doute que nous pourrions en prolonger le sous-titre en « Tragédie en deux actes avec prolongations… et deux reports » tant l’aventure du Cauchemar de Séville fut semée d’embûches.
Trois après ce qui devait être la première représentation au Roazhon Park, 40 ans après le match France-Allemagne à Séville dont il s’inspire, le projet de Massimo Furlan, porté par Les Tombées de la Nuit et impliquant quatorze joueurs et joueuses, deux commentateurs et beaucoup d’énergies, est plus que jamais de retour. Le Cauchemar de Séville sera présenté au public, sur la pelouse du Roazhon Park, mardi 17 mai 2022. À vos agendas !
Pour continuer à alimenter la légende, voici un résumé des épisodes précédents, puisqu’après quelques mois éloignée du projet, notre chère équipe s’est remise en jambe en septembre 2021, quand un report de la représentation au printemps 2022 se précisait.
D’abord, quelques changements au sein de l’équipe.
Le « mercato » :
Carole a remplacé Rahaf dans le rôle de Christian Lopez.
Anne-Cécile a remplacé Mylena dans le rôle de Bernard Genghini.
Laëtitia a remplacé Marielle dans le rôle de Jean Tigana.
Hubert et Bruno ont, quant à eux, échangé leurs rôles. Bruno sera Gérard Janvion, Hubert passe dans la peau de l’entraîneur Michel Hidalgo.
Sans plus attendre, l’équipe du Cauchemar de Séville !
Le 28 septembre 2021 marquait les retrouvailles de l’équipe à La Parcheminerie, avec présentation des nouvelles recrues, échange d’informations et relance des entraînements et autres activités de groupe. Le travail d’immersion reprenait alors officiellement.
Les joueurs et joueuses, devenus très solidaires ces deux dernières années, ont ainsi repris les entraînements à l’automne, parfois accompagnés de membres de l’équipe des Tombées de la Nuit : soccer à Cap Malo, séance de longe-côte menée par Bruno/Janvion, à Lancieux, footings, partage de techniques footballistiques, etc.
Ils se sont également réunis lors de spectacles (A certain value présenté par Les Tombées de la Nuit en novembre, Le syndrome du banc de touche au théâtre L’Intervalle de Noyal-sur-Vilaine), pour profiter d’un repas ou pour visionner ensemble, chez Hervé/Platini, le match de la Coupe du monde de 1982.
Le 8 mars enfin, Massimo Furlan était à Rennes pour prendre des nouvelles de l’équipe, rencontrer les nouvelles recrues, distiller quelques conseils et consignes aux joueuses et joueurs. Très réaliste, et s’appuyant sur sa propre expérience en tant qu’acteur de Numéro 10 (2006), il a mis l’équipe en garde sur la préparation physique et l’anticipation que le projet exige. « Ne sous-estimez pas l’aspect physique de la performance (…) Et aidez-vous, vraiment ». Comparant Le Cauchemar et sa dimension chorégraphique à un ballet « entre Maurice Béjart et Les Monty Python », il a encouragé les joueurs sur leur capacité à s’emparer de l’expérience, sur le plan physique, certes, mais également dans ce qu’elle a de plus artistique. « Il faut que ça devienne un conte. Et la beauté du conte, c’est que quand c’est bien fait, on demande à ce qu’on nous le raconte encore. »
— Jeudi 16 avril 2020 —
CHRONOLOGIE D’UN REPORT ET AUTRES NOUVELLES
Tu me jettes, tu me quittes, pas de quoi se jeter d’une tour,
Bartone, France-Allemagne 82, 2005
après tout, ça m’évite d’avoir à te jeter un jour.
J’ai porté des poids plus lourds, j’ai eu des astres plus désastreux,
des deuils et des crashs d’amour, des instants plus douloureux,
comme France-Allemagne 82, France-Allemagne 82.
Mardi 24 mars
Après une première semaine de confinement et de télétravail dus au COVID-19, une réunion de l’équipe des Tombées de la Nuit se tient via Skype. La question du report du Cauchemar de Séville de Massimo Furlan y est centrale et malgré la déception, chacun s’accorde sur cette solution, plus réaliste, plus raisonnable.
Il y a, par ailleurs, la problématique du décalage du championnat de Ligue 1 et l’incertitude de sa date de reprise. Ceci remet en cause notre accès au Roazhon Park et surtout la tenue d’une manifestation réunissant un public nombreux.
Quelques heures après cette réunion, l’annonce du prolongement de la période de confinement en France vient conforter notre position.
Coïncidence étonnante : ce jour-là, la chaîne L’Équipe diffuse le match France-Allemagne 1982. Beaucoup d’habitants-complices, nos quatorze joueurs de l’équipe de France, le regardent et se disent déjà « en manque ».
Mercredi 25 mars
Des discussions commencent entre Les Tombées de la nuit et Massimo Furlan, créateur du Cauchemar de Séville. La décision du report est prise officiellement. C’est en 2021 que Le Cauchemar se jouera.
Nous contactons individuellement l’ensemble des participants, le Stade Rennais et les autres partenaires du projet. Nous prenons également contact avec Jacques Aubry, Président du club de La Tour d’Auvergne qui occupe le stade du complexe sportif Roger Salengro, où la répétition générale de la performance devait avoir lieu.
Nous constatons très vite que tout le monde reste mobilisé et motivé.
Ce report, le second après le report annoncé au printemps 2019, devient, en somme, un nouvel épisode dans la dramaturgie de l’histoire du projet. Cette histoire, si riche, qui s’écrit en parallèle du match même.
Massimo évoque en plaisantant l’idée de réécrire le titre en conséquence : Tragédie en deux actes avec prolongations et deux reports.
Jeudi 26 mars
Nous apprenons le décès de Michel Hidalgo, entraîneur de l’équipe de France, personnage clé de la tragédie de Séville et qui mènera finalement l’équipe de France à la victoire lors du championnat d’Europe de 1984. Le COVID-19 n’y est, cette fois, pour rien.
Mercredi 1er avril
L’équipe des Tombées de la Nuit et quelques habitants-complices du Cauchemar de Séville se réunissent virtuellement pour discuter ensemble du report de la performance. Sont présents Paloma, Mylena, Marielle, Hubert, Hervé, Augustin, Fanny et Aurélie.
Une heure de bonne humeur, de joie d’être « ensemble ».
Rendez-vous est pris le 17 mai (date où devait avoir lieu la performance) pour partager un moment ensemble, symboliquement.
— Jeudi 27 février 2020 —
ENTRAÎNEMENTS, GAINAGE & COSTUMES
Pour moi je n’ai connu que le sport d’équipe au temps de ma jeunesse, cette sensation puissante d’espoir et de solidarité qui accompagnent les longues journées d’entraînement jusqu’au jour du match victorieux ou perdu. Vraiment, le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football et les scènes de théâtre qui resteront mes vraies universités.
Albert Camus, Pourquoi je fais du théâtre ?, 1959
À l’heure où nous écrivons ces quelques nouvelles, les enregistrements des joueurs au CRÉA sont presque terminés et la belle équipe continue ses entrainements réguliers, accompagnée parfois des membres de l’équipe des Tombées de la Nuit.
D’ailleurs, voyez ci-dessous un extrait des fiches d’entrainements concoctées, pour les 14 habitants, par Bruno, maître nageur de profession, qui enfilera le costume de l’entraîneur Michel Hidalgo, le 17 mai prochain.
Magali, alias Patrick Battiston, s’est aussi lancée dans un autre type d’entraînement, comme elle en témoigne ici :
« Mercredi 5 février 2020, 16h30. Je file chercher Sylvain Bouillet à la gare. Sylvain est danseur et acrobate, il fait partie de la compagnie Naif Production. Je lui ai demandé un coup de main, ou plutôt de m’aider à me prendre un coup de hanche… En effet, à la 57ème minute de ce fameux match de 82, Battiston qui s’avance dangereusement vers le but allemand, se fait percuter violemment par le gardien Schumacher et se trouve propulsé au sol, K.O. Comme le dit Massimo Furlan, le choc fut tel, c’est comme s’il s’était pris une armoire normande. J’ai donc décidé de m’entrainer à me « prendre » une armoire, tout simplement ! Alors, pendant près de 2h, nous avons ensemble décortiqué le choc et la chute que nous avons répétés et répétés encore en me « jetant » contre un mur puis au sol. Merci Sylvain 🙂 ! » Magali. Footeuse et cascadeuse du dimanche !
Quant aux costumes pour le jour J, ils sont presque prêts. Seuls les shorts sont encore entre les mains de notre couturière, Camille.
Au prochain épisode, le tournage du teaser du Cauchemar de Séville !
— Jeudi 16 janvier 2020 —
RENCONTRE AVEC MASSIMO FURLAN
ET AUTRES NOUVELLES
Ce pourquoi Cyrano, Molière, Jean Moulin en France sont morts : le panache. Contre la brute aveugle, contre la bêtise de la force, contre la masse de muscles sans faille, vous avez jailli avec votre poésie, votre imagination, votre finesse, votre inspiration, et tu sais quoi Michel, votre humilité.
Francis Huster, Lettre ouverte à Michel Platini, 1982
À 17h, ce jeudi, repérage technique au Roazhon Park, en présence de Massimo Furlan, créateur du Cauchemar de Séville, Jérôme Pique son responsable de production, Karim Houari, stadium manager et l’équipe des Tombées de la Nuit. Entre autres discussions, l’utilisation de la tribune Vilaine pour le public du 17 mai est validée.
À 19h, au Club House de la Tour d’Auvergne, première rencontre officielle entre les joueurs-complices et Massimo. L’occasion, pour tous, d’échanger sur le projet, de récupérer les chaussures et chaussettes qui feront partie de leurs « costumes », pour Massimo de transmettre des souvenirs et anecdotes de performances passées, pour Simon Bourcier, photographe, de terminer le shooting « Panini », pour Serge Steyer et son équipe de continuer à filmer leur documentaire, et pour Adrien (alias Alain Giresse) de témoigner, auprès de ses camarades, de son expérience lors des premiers enregistrements au CRÉA.
Le journaliste de TVR et ancien commentateur sportif Vincent Simonneaux est présent lui aussi. Avec Cyrille L’Helgouach, joueur du Stade Rennais au début des années 90, il commentera le match en direct. Celui-ci sera retransmis, dans les tribunes, au public équipé de radios.
Oui, c’est une semaine fructueuse pour le projet.
La veille, Adrien a commencé à enregistrer, au CRÉA, sa partition footballistique, pour pouvoir en faire un rapport à l’équipe. Résultat : au bout de sept heures à énoncer son conducteur, à suivre au plus près le jeu et les actions de Giresse, il en est toujours à la première mi-temps. Il s’agit donc d’un travail long et précis qui dépend, bien sûr, du joueur attribué. Tous, en 82, n’ont pas joué le match dans sa totalité, tous n’ont pas couru la même distance.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, Adrien a pu tester, avec le complice Bruno (Michel Hidalgo), la pertinence de son enregistrement sur un stade. Le résultat est satisfaisant et les directives, diffusées à l’oreillette, correspondent à ses placements et déplacements dans l’espace. Au moment où nous vous parlons, Paloma (le gardien de but Jean-Luc Ettori) a terminé son enregistrement au bout de neuf heures et Goulwen (Manu Amoros) en est venu à bout après six heures de prise de son.
Ce soir, pendant la rencontre dinatoire, Adrien a donc quelques astuces et conseils à dispenser à ses coéquipiers.
C’est aussi le cas, bien sûr, de Massimo que certains joueurs rencontrent pour la première fois. Dans une ambiance chaleureuse, il partage son expérience de performeur dans Numéro 10 (2006), spectacle dans lequel il rejouait, seul sur le terrain, le match de Michel Platini à Séville en 82.
Il est question de condition physique, il est question de rapport au public, de rapport à l’espace, de rapport à la fatigue, de rapport au trac. Impressionné par l’engagement physique de nos 14 complices, Massimo leur rappelle tout de même qu’il ne s’agit pas de tirer jusqu’à la blessure. L’ambition du Cauchemar de Séville est de mener la performance humaine jusqu’au bout, et non qu’elle devienne un enfer physique pour les joueurs. Au-delà de l’exploit individuel et collectif que les habitants s’apprêtent à vivre, ce sont leurs imperfections, les moments de flottement liés à leurs corps normaux qui font toute l’esthétique de l’œuvre.
— Jeudi 11 décembre 2019 —
1er ENTRAÎNEMENT
Séville est à part. Moi, je le range définitivement dans le musée imaginaire du football. Dans cinquante ans, les enfants s’en donneront encore à cœur joie. Ils se bousculeront devant les images, afin d’observer ce qu’une défaite peut avoir de grandiose lorsque le champ de bataille est à la hauteur […]. D’une certaine façon, Séville n’est même plus un rendez-vous manqué. C’est un combat figé dans l’histoire du sport.
Pierre-Louis Basse, Séville 82 France-Allemagne : le match du siècle, 2005.
Treize habitants-complices sont présents à l’Urban Soccer de Cap Malo à Melesse, soit presque la totalité de l’équipe du Cauchemar de Séville. Adrien, alias Alain Giresse, est absent. Quant à Diby, présente le 21 novembre dernier mais finalement empêchée le 17 mai 2020 prochain, elle ne peut continuer l’aventure et est remplacée par Mylena, dans le rôle de Bernard Genghini.
Pour les joueurs, ce deuxième rendez-vous officiel est l’occasion de rencontrer Aurélie Laski qui fut, elle-même, performeuse lors de la représentation du Cauchemar de Séville en juin 2018, à Colombes. Pendant une heure, elle partage son expérience avec nos apprentis footballeurs : la préparation physique, bien sûr, mais également la dimension technique de l’aventure.
Oui, car en janvier prochain, des enregistrements singuliers auront lieu au CREA à l’université Rennes 2, partenaire du projet. Il s’agira, pour chaque performer, d’enregistrer sa partition, de reproduire à voix haute le match de son double footballistique : toutes les actions, les avancées, les passes, les dégringolades, tous les reculs, les arrêts, les tirs… vécus en 1982. Cet enregistrement leur sera diffusé dans une oreillette en ce dimanche de mai 2020, soutien et guide précieux dans cette chorégraphie sportive de 2h30.
À l’issue du briefing, filmé par Serge Steyer et son équipe de tournage, les joueurs se lancent pour un entraînement d’une heure. L’occasion, pour certains, de prendre la mesure de l’implication, tant individuelle que collective, nécessaire à la mise en œuvre d’un tel projet.
… Au prochain épisode, Massimo Furlan est à Rennes.
— Jeudi 21 novembre 2019 —
1ère RENCONTRE PRÉPARATOIRE
Le football est un jeu simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et, à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent.
Gary Lineker, joueur de l’équipe d’Angleterre, 1990.
Au club house de la Tour d’Auvergne, situé dans le quartier du Blosne et deuxième club de Rennes après le Stade Rennais, les habitants-complices composant une grande partie de l’équipe du Cauchemar de Séville, Tragédie en deux actes avec prolongations (Aurélie, Hubert, Magali, Augustin, Rahaf, Diby, Hervé, Bruno, Goulwen, Fanny et Jérôme) se retrouvent joyeusement.
Car il s’agit de la première rencontre préparatoire officielle pour les « joueurs », depuis l’annonce, au printemps 2019, du report de la performance. Ils se réuniront à présent régulièrement, jusqu’au jour J de la performance le 17 mai 2020 au Roazhon Park, pour des entrainements, des footings et des enregistrements « spéciaux » expliqués aujourd’hui par Christian Allio du CREA/Université Rennes 2, partenaire du projet (plus d’informations à ce sujet dans une prochaine news).
Est également présent, ce jour-là, l’auteur et réalisateur Serge Steyer, en pleine préparation d’un documentaire sur les coulisses du Cauchemar de Séville : Les aventuriers du match perdu (titre provisoire). Plus qu’à la performance elle-même, c’est à la vie des joueurs et à leur expérience jusqu’à la représentation du 17 mai qu’il s’intéresse. Ce 21 novembre est donc l’occasion, pour lui, de rencontrer à nouveau les habitants-complices et de les observer.
Mais pour l’heure, place à la distribution des maillots numérotés et à la séance photo façon « Panini ». Chaque joueur présent est photographié portant son maillot, telle l’équipe de France officielle de l’époque.
Un rappel du calendrier des mois à venir ainsi que quelques conseils importants (connaître le match France-RFA de 1982 par cœur et avoir une bonne condition physique sont des prérequis) et l’aventure peut commencer pour nos complices !
Mesdames et messieurs, l’équipe du Cauchemar de Séville 2020 :
– Manu AMOROS : Goulwen
– Patrick BATTISTON : Magali
– Maxime BOSSIS : Aurélie
– Jean-Luc ETTORI : Paloma
– Bernard GENGHINI : Mylena (remplaçante de Diby)
– Alain GIRESSE : Adrien
– Michel HIDALGO : Bruno
– Gérard JANVION : Hubert
– Christian LOPEZ : Rahaf
– Michel PLATINI : Hervé
– Dominique ROCHETEAU : Jérôme
– Didier SIX : Fanny
– Jean-Amadou TIGANA : Marielle
– Marius TRESOR : Augustin