Après le très beau Macbeth en forêt qui avait éclairé de ses feux deux soirées de mai 2014, ces deux nuits particulières de mars scelleront le retour, aux Tombées de la Nuit, du Théâtre de l’Unité. Et puisque la compagnie historique de Jacques Livchine et Hervée De Lafond ne fait jamais rien comme les autres, entre invention, pari et audace, elle nous propose cette fois d’embarquer pour deux nuits de théâtre au long cours. Soit, chaque nuit, sept heures de spectacle en position allongée, où il n’est même pas défendu de s’endormir. Notons aussi qu’avec cet événement, nous explorerons les premières heures du dimanche, expérience inédite depuis la naissance de Dimanche à Rennes.
Comme pour un embarquement dans un train de nuit, le spectateur est accueilli par des hôtesses en livrée rouge, prépare sa couche (oreiller, sac de couchage) et doucement se laisse glisser au fil des interventions de dix acteurs, chanteurs et musiciens. Dans le transport en commun de cette traversée nocturne et collective, on voyage en musique, poèmes, textes, images. Le cerveau décroche par instant, les sens s’aiguisant au fil de la somnolence. Certains dormiront, d’autres pas ou peu. On croisera des souvenirs du Vietnam, des interrogations sur l’intime, des instants comiques, des fragrances en lumières, avant de terminer cet étrange voyage immobile autour d’un petit-déjeuner.
Cette Nuit Unique en forme d’échappée belle, en communion et en repos actif, est un moment de grâce en suspension. Une expérience intense et singulière d’où l’on ressort nourri et apaisé par la poésie de ce monde théâtral nocturne.
Rassurez-vous, le lieu est chauffé mais nous vous demandons de vous habiller chaudement et d’apporter quelques essentiels (plaid ou sac de couchage, oreiller, etc.) pour la petite fraîcheur de 3h du matin.
BIOGRAPHIE
Le Théâtre de l’Unité est né de la rencontre en 1968 entre Jacques Livchine, Hervée De Lafond et le scénographe Claude Acquart. Pionniers du théâtre de rue, l’équipe parcourt le monde avec ses pièces dézinguées – comme l’emblématique 2CV théâtre, deux spectateurs et un acteur pour huit minutes (1977) – en grand défenseur du partage pour tous et d’un autre rapport avec le public. Invention, urgence, insolence et déraison marquent ce parcours hors-norme dans le théâtre populaire qui multiplie les formes d’interventions urbaines sans rechigner à dépoussiérer les classiques, jouant des lieux improbables comme des rencontres directs avec le spectateur et le non-acteur. Après une implantation de dix années dans la Ville Nouvelle de St Quentin en Yvelines, ils s’installent à Montbéliard et ouvrent le premier « centre d’art et de plaisanterie », avant de se fixer aujourd’hui dans les anciennes filatures Japy à Audincourt. Autant de camps de base et d’implantation volontaire dans le quotidien, dans le questionnement pour ce théâtre moderne et militant, inventif et non-élitaire, qui a aujourd’hui plus de cinquante créations à son actif et n’a toujours pas perdu l’envie d’en découdre, suivant sa devise : « Le Théâtre de l’Unité, c’est toujours autre chose ! ». À la fois grands enfants et grands parents terribles du théâtre de rue en France, la compagnie bientôt quinquagénaire pourrait se résumer en trois mots : engagement, culot et générosité. Le Théâtre de l’Unité vient pour la deuxième fois aux Tombées de la Nuit, après Mc Beth en forêt, joué pendant le festival en 2014.
DISTRIBUTION
Mise en scène : Jacques Livchine et Hervée De Lafond
Avec Julie Cazalas, Mélanie Collin-Cremonesi, Anne De Broca, Hervée De Lafond, Ludo Estebeteguy, Fantazio, Catherine Fornal, Jacques Livchine, Charlotte Maingé, Lucile Tanoh.
Conception lumière : David Mossé
Régie lumière : Maël Palu
Régie son : Florian Lejeune
Administration : Claudine Schwarzentruber