En raison de travaux au cloître Saint-Melaine, le quartier général du festival Les Tombées de la Nuit a quitté le Thabor. Le parc Saint-Cyr, nouveau lieu de convivialité, a été mis en beauté par un collectif de trois associations rennaises : Les Animé.e.s, Lost & Find et Indiens et Indiennes dans la ville. Vous rappelez-vous y avoir vu…?
… Un bar-lune ? Le parc Saint-Cyr, où s’est installé le centre de gravité du festival, est « un vrai parc de quartier, bien situé et facile à habiter car en parti clos naturellement », résume Lénaïc Jaguin, directeur de la communication des Tombées de la Nuit. L’espace a été scénographié par un collectif de trois associations locales d’architectes, designers et artistes : Les Animé.e.s, Lost & Find et Indiens et Indiennes dans la ville. Leur inspiration ? Céleste. « Pour délimiter les différents espaces, on a exploré l’idée de jour et de nuit, d’astres, d’aube et de crépuscule », retrace Valentine Letellier, membre du collectif. Pour Les Tombées, la scénographie n’est pas une prestation : « On a traité cette proposition artistique comme on accueille une compagnie ».
… Des cordelettes autour des arbres ? Un périmètre arboré du parc Saint-Cyr était inaccessible aux festivaliers. « Quand on arrive dans un lieu, on en respecte le contexte, explique Lénaïc Jaguin. Une partie du site est une zone LPO (Ligue pour la Protection des Animaux) où nichent insectes et oiseaux. On l’a préservée. » L’équipe de scénographes est allée rencontrer les personnes qui dorment en tente dans un coin du parc « pour que, malgré notre installation éphémère, ils se sentent protégés et surtout pas enfermés », explique Léane Delicourt, des Animé.e.s. « Certains sont venus nous aider à monter la scénographie, c’était chouette. »
… Des lampions colorés ? Ils ont été réalisés par des complices des Tombées et des habitantes et habitants du quartier, lors de trois ateliers participatifs. « On a choisi le projet de scénographie qui impliquait le plus les habitants », explique Alice Butet, responsable des relations avec le public aux Tombées de la Nuit. Avec le collectif, les habitants ont cousu des tulles et des drapeaux en tissu de récupération. Ils ont transformé des pots de confiture en lampions. « Chaque soir, on les a distribués et tous allumés en même temps, comme un rituel », raconte Léane Delicourt. Alice Butet sait que monter des initiatives participatives prend du temps et que le timing, cette fois-ci, était serré : « La dynamique a vite pris car elle existait déjà ici, grâce au travail de La Paillette, L’association du Bourg-L’Évêque, la MJC La Touche, la Maison Saint-Cyr. L’année prochaine, on invitera encore plus le quartier à participer. »
… Des jeux en bois ? L’équipe a imaginé le site pour qu’il soit aussi accueillant l’après-midi, notamment pour les enfants et les familles. Un espace de grands jeux en bois prêtés par la MJC La Touche a rempli la mission.
… Des ombrières ? Elles ont été confectionnées à partir d’anciens tubes de gaz récupérés à La Courrouze. La commande des Tombées était une scénographie la plus durable possible, sobre, réutilisable et à base de matériaux réemployés. Le bois OSB de la signalétique et les gélatines des éclairages ont été récupérés. « Le réemploi est écologique, redonne de la valeur aux objets et rend créatif, constate Valentine Letellier. Mais il prend beaucoup de temps, alors qu’on en avait peu ».
… Des nappes oranges ? (Où bien était-ce des plaids ?) Chacune, chacun était libre de les prendre et s’en servir comme bon lui semble. « On a imaginé une scéno mouvante, souple, qui pourra grandir et se développer avec les années ». D’ici à là, les éléments existants, imposants sur le site, ont été pensés pour être les moins encombrants possibles une fois pliés.
… Vous tranformé en constellation ? Si non, c’est que vous ne vous êtes pas assez déhanché devant Reflets cosmique, l’installation d’Aloïs Kyrou qui vous changeait en constellation de planètes. Peut-être l’année prochaine ?
Audrey Guiller