La création artistique déjà présentée en 2018 aux Tombées de la Nuit revient en version augmentée et prend une nouvelle dimension en s’installant à l’Opéra.
SMing revient. Cette fois, l’installation artistique créée par les belges Gaëtan Libertiaux et Gaël Bertrand, du Studio Superbe, s’est campée sur la scène l’Opéra de Rennes. Cette drôle de chorale interactive offre à chaque spectateur l’opportunité d’être à la fois chef d’orchestre et chœur tout entier. La voix du spectateur est d’abord enregistrée en audio et en vidéo puis analysée, modifiée et transformée en un chœur complet.
Déjà présentée par Les Tombées de la Nuit en 2018, à ses tout débuts, l’installation est de retour dans une version augmentée. Pas une redite. Une évolution. « En Janvier 2018, à la chapelle du Conservatoire, la rencontre entre SMing et le public nous a appris beaucoup, raconte l’artiste Gaëtan Libertiaux. Depuis, on a travaillé à consolider la partie technique : le dispositif, le son. L’installation a doublé de volume pour exister dans de grandes salles. Elle prend mieux en compte les voix plus fluettes. » Les artistes ont aussi ajouté un petit robot qui joue quand personne n’est sur scène, pour que le public ne se retrouve jamais face à une installation silencieuse.
« Le lieu de l’Opéra change tout, poursuit Gaëtan Libertiaux. Par exemple, c’est la première fois qu’autant de spectateurs regardent la personne qui utilise l’installation. Cela apporte une nouvelle dimension. Et dans le public, il y a des gens très initiés au chant et aux harmoniques. Ils posent des questions qui enrichissent notre démarche. » Claude Guinard, directeur artistique des Tombées de la Nuit, n’a pas non plus l’impression de rabâcher une performance : « Elle a mûri. Et présentée ainsi à l’Opéra dans une version XXL, ce n’est plus la même. Le contexte a énormément d’importance. »
Le partenariat avec l’Opéra a donné une nouvelle dimension au projet. Autour de SMing, la cheffe de chœur Eléonore Le lamer a donné des ateliers de travail de la voix à plusieurs classes de la Métropole. « En voyant le piano à queue sur scène, j’ai aussi pensé à ce que les utilisateurs de SMing soient accompagnés. Les Tombées de la Nuit m’ont aidé à tester cela avec un musicien rennais, ajoute l’artiste. C’est génial d’avoir un projet malléable, qui continue à s’enrichir. »
Gaëtan Libertiaux pense déjà à la prochaine évolution de SMing. À la façon dont il aimerait que le dispositif réagisse encore plus aux sensibilités et émotions de la personne qui tient la baguette. Peut-être grâce à l’intelligence artificielle. « Ce n’est pas encore fini, prédit Claude Guinard en souriant. Cette installation est joueuse et se base sur des programmes informatiques qui peuvent encore être développés. C’est tout l’intérêt d’accompagner des artistes au long cours. Avec le temps et la complicité, ils atteignent des horizons qu’ils n’imaginaient pas au départ. »
Audrey Guiller
Tombées de la Nuit et Opéra de Rennes : l’aventure continue
En 2020, les Tombées de la Nuit programmeront ou seront partenaires de trois événements à l’Opéra :
• Le 26 janvier, le concert Julius Eastman, Œuvre pour 4 pianos, dans le cadre du festival Autres Mesures.
• Le 9 février, deux représentations de formes chorégraphiques courtes pour la journée Menaces d’éclaircies, dans le cadre du festival de danse Waterproof, co-piloté par le CCNRB et Le Triangle.
• Le 29 mars, L’Ensemble 0 joue Elpmas, album de musique électronique de l’artiste Moondog.