La légende dit que Paul Gauguin aurait peint la carapace d’une tortue vivante, trouvée sur une plage lors d’un séjour aux Marquises. Inspirée par le message de longévité de l’art qu’évoque cette histoire, la Compagnie Lucamoros, composée de six artistes plasticiens, d’une récitante et d’un musicien, nous propose un voyage artistique à travers six tableaux grandeur nature.
23h, Parc du Thabor une ossature métallique de 9 mètres de haut se dresse au milieu du carré Duquesclin. Tel l’échafaudage d’une maison d’artistes en pleine nature, le public découvre dans le clair obscur de cette architecture, six minis ateliers répartis sur 3 niveaux, avec à son rez-de-chaussée, une oratrice et un pianiste. Nichés au cœur de ces alcôves, six peintres aux multiples talents vont utiliser les cadres amovibles de cette structure en guise de toile.
Dans cette performance live, portée par la voix singulière et profonde de son oratrice, les tableaux s’enchaînent au rythme du piano, les peintres se déchaînent à coup de ciseaux, de pinceaux, de tampons et de rouleaux. Sous les yeux des spectateurs, ces plasticiens de l’extrême créent à plusieurs mains des portraits, de l’art abstrait, des scènes de vie mêlant poésie, amour, théâtre et revendications. Ils transportent ainsi le public d’un univers à un autre avec habileté.
La compagnie Lucamoros signe une création pure, authentique et vivifiante, qui fait du bien aux yeux. Elle nous éclaire sur le ras de marée d’images travesties qui envahissent notre société.
Mélissa Fardelin