Photo : © Lexicon © Nicolas Joubard
— Publié le 27 juin 2018 —
Un filet de confiance pour booster la voltige

En juin, sous son chapiteau argenté, le NoFit State Circus a donné sept représentations de Lexicon. Après avoir accueilli Tabù (2008) et Bianco (2014), Les Tombées de la Nuit poursuivent le compagnonnage avec la compagnie galloise en co-produisant ce nouveau spectacle.

Camille Beaumier est productrice créative du NoFit State Circus.

Dix ans que vous cheminez avec les Tombées de la Nuit : pourquoi ?

Camille Beaumier : Avec le festival, ça a d’abord été une rencontre artistique. Nous partageons les mêmes envies : chercher des formats de spectacles nouveaux, faire bouger le public, briser les codes, sortir des sentiers battus. Et puis nous avons accroché avec la ville de Rennes et sa culture rock, qui est au coeur de notre travail.

Comment le festival vous a-t-il accompagné ?

Quand on a commencé à imaginer un nouveau projet, on a parlé à Claude Guinard de nos débuts d’idées et de nos envies. Il nous a fait des retours, a indiqué là on pouvait approfondir nos réflexions. Il est venu voir des étapes de travail. On a avancé selon ses conseils. Et il nous a permis de présenter Lexicon l’année de sa première. Les spectacles rennais ont été les premières hors de Grande-Bretagne. Ce qui est capital pour nous, c’est que le festival nous accompagne avec bienveillance. Quand on crée un nouveau spectacle et que l’on a envie de grands virages par rapport à ce que l’on faisait avant, on est fragile, vulnérable. Avec les TDN, on a le droit de se montrer ainsi. C’est rare et c’est ce qui nous fait progresser.

En quoi cet accompagnement a-t-il été important pour vous ?

Il nous a apporté sur le plan artistique : Pour Lexicon, nous sommes une nouvelle équipe et nous avons rencontré des défis techniques liés à notre choix de réintroduire scène et gradins dans le spectacle. Au milieu de tous ces changements, Claude Guinard posait toujours cette question : « Comment rester vous-mêmes ? » Il nous a invité à ne pas oublier l’authenticité et l’humanité des artistes, l’esprit rock et chaotique qui est notre marque de fabrique. Et puis il y a eu la co-production financière. Aujourd’hui, les compagnies perçoivent moins de subventions et les spectacles coûtent de plus en plus cher à créer. Certes, on sait fonctionner en auto-production. Mais c’est épuisant. Quand un festival s’engage à nos côtés, on peut prendre des risques… plus sereinement.

Audrey Guiller

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