900 kilomètres en voiture et de nuit. C’est l’histoire de Tranzistoir. C’est ce qu’une femme va devoir parcourir, seule. Mais les voix radiophoniques deviennent ses compagnons de route, le seul remède contre les doutes et démons qui la submergent.
Les musiciens s’installent petit à petit dans le studio reconstitué. A l’arrière plan, une jeune femme aux cheveux courts. Elle fait les cent pas et tire nerveusement sur sa cigarette. Elle doit rouler toute la nuit pour retrouver quelqu’un. Alors elle monte dans sa voiture et allume l’autoradio. Les voix se réveillent: la sienne, celles à l’antenne et celles dans sa tête.
Les programmes et les stations défilent comme les heures et les kilomètres. Sur les ondes il y a de la poésie, de l’humour et les doutes de cette femme qui ne sait pas quelle voie suivre. Le signal se brouille parfois, il faut attendre le bout du tunnel pour qu’il revienne.
La compagnie Matzik nous emmène avec elle sur la route FM mais se libère de la barrière du transistor. Le spectateur est plongé dans l’intimité du studio, dans les moindres pensées de la protagoniste, au cœur de la nuit. Les formes géométriques de la Halle Saint Hélier participent au décor et jouent avec les lumières. Tout est en direct. Les comédiens et musiciens sont multi-tâches et maintiennent le rythme effréné d’une radio qui ne s’arrête jamais de diffuser.
Tranzistoir, c’est une transe nocturne musicale dont l’histoire ne prend fin qu’au lever du jour, lorsqu’on éteint la radio.