Un dimanche par mois, d’avril à décembre, le magicien Etienne Saglio fait apparaitre un fantôme près de la passerelle Saint-Germain, devant près d’un millier de personnes. Au fil du temps, le spectacle s’est transformé pour devenir une co-production avec Les Tombées de la Nuit.
CHAQUE MOIS. « Au départ, il s’agissait seulement pour nous d’une diffusion adaptée, raconte Claude Guinard, directeur des Tombées de la Nuit. Sortir la magie des salles habituelles et faire apparaître, tous les mois au même endroit, un fantôme ». Le défi étant la répétition. « Qu’on crée un souvenir commun aux habitants d’une ville », ajoute Etienne Saglio. Léo a assisté à la plupart des représentations : « Ce qui me semblait fou, c’était de revenir chaque fois voir un seul effet magique : un morceau de plastique qui vole. Je me suis demandé si ça allait devenir lassant. »
JAMAIS PAREIL. En cours de route, Etienne Saglio veut faire évoluer sa proposition. Le spectacle devient une résidence d’artiste, une co-production avec les Tombées de la Nuit. « Peu à peu, des détails ont changé, a remarqué Léo. Et puis, un jour, le fantôme est tombé dans l’eau. C’était osé et tellement génial ! Je me suis demandé jusqu’à quel point ce magicien pouvait pousser un numéro, juste en l’expérimentant dehors. »
LA RUE, UN DÉFI. « Les Tombées m’ont fait assez confiance pour que j’essaie des trucs. C’est rare d’avoir des zones de tests, en tant qu’artiste », précise Etienne Saglio. Décaler dans la rue la précision que demandent l’illusionnisme et la magie nouvelle n’était pas sans risque. « D’habitude, j’invite les spectateurs « chez moi », où tout est aménagé pour le spectacle. »
UN SOIR AU BORD DE L’EAU. Le fantôme apparaît passerelle Saint-Germain. « Claude Guinard a pensé à ce lieu inédit », explique l’illusionniste. Etienne Saglio devait jouer le soir. Les Tombées de la Nuit voulaient inviter un dimanche. Les spectacles ont donc lieu le dimanche soir. « Quel programmateur ferait ça ? sourit l’artiste. Ca a finalement créé une ambiance délicate et douce tout-à-fait appropriée au fantôme. » Comme une bulle, compare Léo : « Tu es dans la ville, au milieu d’autres gens, mais tu es ailleurs. »